23 mars 2014

L'Empreinte à Crusoé

Les bonnes résolutions de janvier auraient-elles fait long feu ? Il est vrai que depuis mi-janvier, c'est boulot, boulot et boulot... et donc peu de place aux sorties et au divertissement, même le week-end ! Cela dit, merci à toutes celles et ceux qui sont venus faire un tour sur mon blog malgré le peu de posts depuis un certain temps.

Pour se (me ?) remotiver, un post littérature. Et pas n'importe quoi, puisqu'il s'agit du dernier Chamoiseau que j'ai lu, L'Empreinte à Crusoé. J'attendais qu'il sorte en poche pour me le procurer.

Comme le titre l'indique (avec la préposition archaïque empruntée -je n'ai pas dit "empreintée"... quoique, ça pourrait marcher- à Saint-John Perse), il s'agit d'une robinsonnade, et d'une relecture du mythe initié par Defoe  et  son célèbre ouvrage La Vie et les aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York, marin, qui vécut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l'Amérique, près de l'embouchure du grand fleuve Orénoque, à la suite d'un naufrage où tous périrent à l'exception de lui-même, et comment il fut délivré d'une manière tout aussi étrange par des pirates. Écrit par lui-même. plus connu sous le titre Robinson Crusoé, et poursuivi à deux reprises par Tournier, notamment.

Comme pour les derniers ouvrages de Chamoiseau, le style est plus épuré qu'il y a quelques années, l'écrivain martiniquais s'étant plus ou moins débarrassé des créolismes qui avaient en partie fait son succès. Par ailleurs, une très marge place est également faite à l'introspection. Là aussi, il s'agit apparemment d'une nouvelle tendance dans la prose chamoisienne, mais qui prend ici toute sa puissance à travers le récit d'un homme seul sur une île. Ainsi, les aventures et rebondissements sont bien moins développés que les pensées intérieures du personnage-narrateur, le tout s'inscrivant dans l'orientation plus métaphysique et eschatologique de Tournier.

Mais quid de l'histoire me direz-vous ? Eh bien, c'est l'histoire d'un mec qui s'est retrouvé échoué seul sur une île après un naufrage, et qui a perdu la mémoire durant l'événement. Il s'est réveillé avec un baudrier sur lequel le nom "Robinson Crusoé" était gravé, seule information concernant son identité. 20 ans plus tard, alors qu'il a organisé sa vie sur l'île, il voit une empreinte de pied humain sur une plage. C'est là que débute le récit de Chamoiseau. Robinson va ainsi passer par tous les états d'esprit vis-à-vis de cette empreinte (peur, volonté de trouver l'Autre pour le tuer, puis pour s'en faire un ami...), va de nouveau explorer son île, va s'imaginer des tas de choses...

Jusqu'à la révélation du milieu du livre. Et puis la surprenante chute dans les toutes dernières pages...

Je n'en dirai pas plus, il faut le lire !