31 mai 2009

Chabine

Depuis quelques semaines, nous avons plus ou moins adopté une chatte toute mimi, qui était un peu sauvage quand elle venait de naître. Mais elle s'est enhardie, et est venue nous rendre visite. Nous avons donc commencé à lui donner à manger, et maintenant, bien sûr, elle reste chez nous, dormant sur le paillasson, jouant à mordre les tongs et les pieds des chaises. Au début, on croyait que c'était un mâle, on l'avait donc baptisé "chabin", vu qu'elle a le pelage clair et les yeux bleus. Mais en fait, c'est une chatte, on l'a donc rebaptisée "chabine"...

cat from DAN MAT on Vimeo.

22 mai 2009

Pas de vagues au Cap-Est

Allez, après plusieurs ouvrages de littérature ou d'économie, un peu de lecture détente. Je viens en effet de finir Pas de vagues au Cap-Est d'Olivier Arrighi. Il s'agit d'un polar tropical mettant en scène Ange Siméoni, lieutenant de gendarmerie blasé, corse et fin négociateur, enquêtant en Martinique (il est dans la gendarmerie du François). J'avais vu récemment des articles à propos de son second polar, toujours avec le même personnage. Cela me paraissait intéressant, j'ai donc acheté le premier volume, paru en 2007.

Dans ce premier livre, Ange traque les meurtriers d'un couple de Békés que l'on retrouve mort, baignant dans une mare de sang un matin (on retrouve toujours les victimes "un matin"...).

Petite explication : le Cap-Est est une sorte de "béké-land" situé sur la commune du François : les grandes familles békées se sont regroupées sur ce cap. L'équivalent de l'Ilet Boissard chez nous, en Guadeloupe, en beaucoup plus important bien sûr.

L'enquête est plutôt bien ficelée, pas trop compliquée à suivre (en général, j'ai du mal à suivre les enquêtes des polars -livres ou films-, c'est pourquoi je m'en méfie énormément...), et assez drôle. Le lieutenant corse est en effet plein d'humour, et nous donne ses commentaires sur la société martiniquaise, les Antillais, les Métros, les ministres venus exprès pour une journée... Tout cela est très bien vu. Bon, le livre s'adresse plutôt à un lecteur métro, c'est ça qui est un peu dommage (même si ce fut plus facile pour moi de m'identifier au personnage). Mais en même temps, l'auteur a créé ce personnage d'après son vécu, donc...

Petite déception, la fin, qui m'a laissé sur ma faim. Bon, le dénouement du Crime de l'Orient Express m'avait aussi déçu. En tout cas, cela se laisse lire très facilement, et l'intrigue, tout comme le personnage principal et ses problèmes personnels, est prenante. Bientôt le deuxième volet des aventures d'Ange Siméoni...

Un petit extrait assez savoureux, lors de l'enterrement des victimes :

"Parmi les participants, les métropolitains en chemise faisaient tache dans une église où tous les hommes étaient en costume. Les Martiniquais disposent tous d'au moins un costume foncé pour les enterrements, quel que soit leur statut social, leur âge ou leur couleur. Il est vrai qu'aux Antilles, les cérémonies religieuses marquent profondément la vie sociale des communautés et justifient chacune une tenue appropriée : costume gris pour les mariages, bleu foncé ou noir pour les enterrements.
[..] Au bout d'un quart d'heure, déjà, ceux qui avaient sorti la totale -soit l'ensemble costume-cravate- se demandaient comment ils allaient faire pour tenir. Les premiers mouchoirs se mirent à éponger les fronts en sueur au bout de vingt minutes. La première veste tomba moins de quatre minutes plus tard. Le ministre donna l'exemple en restant stoïque jusqu'au bout, ainsi que la plupart des békés et autres Antillais, habitués à ce genre de supplice. Chacun des vaillants résistants perdit trois ou quatre litres d'eau, immédiatement absorbée par les vêtements qui séchaient sur pied au fur et à mesure. Les femmes, vêtues de robes légères, tiraient remarquablement leur épingle du jeu.
[...] Il profita de l'heure qu'il avait à tuer pour regarder sortir de l'église les pingouins tropicaux. Habitués à l'air conditionné, tous suaient comme si on les avait arrachés à leur banquise. Ils se précipitaient aussi vite que la bienséance le permettait vers leur 4x4 afin de pousser leur climatisation au maximum et d'attraper un rhume. Demain, les pharmacies vendraient probablement plus de sirop contre la toux que de Biafine."

15 mai 2009

Le d'Arbaud fait long feu...

Le cinéma le d'Arbaud, cinéma de Basse-Terre, vient de fermer ses portes dimanche dernier, pour cause de non-rentabilité... Il y avait deux salles, dont l'une assez grande (avec étage et tout). Bon, ils passaient principalement des films commerciaux, et en VF, mais ce cinéma avait le mérite d'exister, en plus des quatre salles de Pointe-à-Pitre. Alors, il y a bien eu une pétition sur internet, mais la fermeture s'est faite en présence de "manifestants" et de Victorin Lurel, président du Conseil Régional. Il se pourrait que le cinéma rouvre grâce à des fonds publics (encore...). Alors à qui la faute ? Aux habitants de la Basse-Terre, qui ne vont pas au cinéma et préfèrent regarder la télé ou télécharger des films illégalement ? Aux gérants, qui n'ont pas su insuffler une politique à même de satisfaire un public qui existe ? Toujours est-il que la dernière page de France-Antilles fait peine à voir... Comme l'a signalé le journaliste de RFO, Basse-Terre est la seule capitale des Caraïbes à ne pas avoir de cinéma... Kilti, kilti, ola ou kay ?

12 mai 2009

L'Iguane Café

Je viens de m'apercevoir que je n'ai pas encore écrit de post à propos de gastronomie... Voici donc un post spécial "fooding" (je déteste ce mot...).

Dimanche, pour fêter dignement l'anniversaire de M., nous sommes allés à l'Iguane Café. Ce n'est pas ce que l'on pourrait appeler une "grande table", mais c'est tout de même une excellente table, avec une cuisine originale. Le restaurant se trouve au lieu-dit "la coulée", à la sortie de Saint-François, sur la route de la Pointe des Châteaux. L'extérieur de la salle n'est pas terrible, et c'est en bord de route...

L'intérieur est beaucoup plus mignon, tout en bois avec une charpente créole classique en étoile, et des peintures de couples de danseurs. Bien sûr, de nombreux motifs d'iguane apparaissent çà et là.

Allez, passons au repas ! Comme apéritif, nous avons pris une flûte de champagne, punch pétales de rose, grenadine. C'est très joli, et délicieux.

Après avoir passé commande de nos entrées et plats principaux, le serveur nous a amené un petit mets pour nous mettre en appétit. Il s'agissait d'une petite salade de crevettes.

Pour les entrées, j'ai pris des "tulipes de fromage de chèvre et de magret fumé aux épices à la compotée de figues poivrées, petites salades de feuilles d'herbes aux noix". Très bon...

M. a pris du "thon cru au sésame torréfié et tartare fumé, lait de mascarpone foisonné au wasabi, roulé de choux de Chine à la menthe et cinq épices d'Asie".

Pour le plat principal, je n'ai pas pu résister au "poulet croustillant au sésame, chutney et mesclun au vinaigre de mangue, riz basmati". Je suis encore tout tourneboulé par le chutney de mangue...

Quant à M., sa "cuisse de lapereau à la crème de gingembre et ananas frais poêlé au curry, écrasé de patate douce, jus à la graine de moutarde" ne lui a pas permis de prétendre à un dessert...

Et là, la question fatidique se pose : "et toi, vieille canaille, t'es-tu laissé tenter par un dessert?". Question toute rhétorique...

Voici la "verrine d'arabica au lait mousseux de mascarpone, brisure de biscuit au café, meringue et pépite de cacao, crème émulsionnée au Bailey". Sans commentaire...

Pour digérer tout ça, une petite sieste sur la plage de l'Anse du Mancenillier, juste en face.

06 mai 2009

Les îles à sucre

C'est le titre du livre que je suis en train de lire. Alors, ce n'est pas de la littérature, c'est un livre de socio-économie par un universitaire martiniquais (Jean Crusol). Comme l'indique le sous-titre, il étudie l'évolution économique de différentes îles productrices de sucre (les îles de la Caraïbe, la Guyane/Guyana/Surinam, Hawaii, Réunion, Maurice) depuis les débuts jusqu'à nos jours ("de la colonisation à la mondialisation"). Alors, c'est super bien documenté, et très bien expliqué. On comprend des tas de choses sur les situations économiques disparates actuelles, mais aussi sur l'histoire de ces pays (notamment Cuba). Bon, c'est un gros pavé, et faut pas avoir peur des chiffres et des tableaux, mais rien de très compliqué (les explications sont vulgarisées, et il se répète souvent).

Point noir : c'est très mal édité, y'a des fautes énormes partout, des mots qui manquent... A un tel niveau, c'est plus des fautes d'inattention, c'est de l'incompétence de la part des correcteurs... Et peut-être aussi un mauvais niveau en orthographe de la part de ce cher universitaire... Comme quoi...